La biodynamie, l’agriculture qui soigne la terre
Des pratiques agricoles tournées vers le vivant, le soin porté à régénérer les sols et les plantes, une relation positive nouée entre l’Homme et la Nature… Ainsi pouvons-nous définir l’agriculture biodynamique.
La vigne s’épanouit mieux quand elle pousse sur un sol vivant, animé par une multitude de microorganismes et oxygéné grâce au patient travail des vers de terre. L’environnement n’est pas exploité, mais appréhendé comme un partenaire dont il convient de prendre soin. L’utilisation de composts et de préparations à base de plantes médicinales, de silice et de bouse de vache permettent d’améliorer la fertilité et la biodiversité des sols. Sur chaque parcelle comme à la cave, les travaux sont influencés par les cycles rythmant la vie de la Terre (cycles lunaires, solaires, coefficient de marées…).
En bout de chaîne, le raisin puis le vin. Des aliments qui expriment mieux la typicité et les saveurs du terroir dont ils sont issus. Les dégustations mettent en valeur la plus grande vitalité des vins biodynamiques. Ils présentent de meilleurs équilibres, nécessitent peu ou pas l’ajout de sulfites.
Née des observations et des réflexions du philosophe autrichien Rudolf Steiner, l’agriculture biodynamique peut sembler parfois ésotérique. Elle traduit pourtant le simple bon sens, égaré dans la voie du productivisme et de l’industrialisation. « La plante accomplit plus facilement ce qui est nécessaire pour la formation du fruit si elle est déjà déposée dans la vie », pointe Rudolf Steiner dans son « Cours aux agriculteurs » dispensé en 1924. L’observation et la pratique de la biodynamie donnent des résultats incontestables aux quatre coins du globe depuis près d’un siècle. Les ceps s’enracinent plus profondément, résistent mieux aux maladies, vivent plus longtemps pour offrir des raisins plus sains et savoureux. Un constat partagé par Nicolas Joly, l’une des voix de la biodynamie en France. « Peu à peu, j’ai vu renaître la nature, écrit le vigneron de la Coulée de Serrant dans Le vin, du ciel à la terre. Les sols respiraient. Automne et printemps renouaient avec le temps des labours. Coccinelles et insectes retrouvaient le chemin des vignes. Mais cette fois-ci, chacun avait conscience de leur présence. »
Pulvérisée dans la vigne à l’automne et ou au printemps, la préparation biodynamique à base de bouse de vache (appelée 500) permet d’introduire des millions de micro-organismes qui stimulent la vie dans la terre.
Dans une vigne menée en biodynamie, les espèces cohabitent harmonieusement et remplissent chacune leur rôle. Les coccinelles et les chauves-souris la débarrassent de parasites. Les vers de terre décompactent les sols…